Nous trouvons normal de nos jours d’avoir le chauffage central à la maison. Et de plus en plus de personnes choisissent de combiner ce chauffage à une pompe à chaleur comme application la plus rentable d’une énergie renouvelable. Les deux techniques sont devenues une évidence et sont généralement acceptées, mais d’un point de vue historique, elles sont réellement très récentes, la pompe à chaleur plus encore que le chauffage central. Le chauffage de nos immeubles a déjà connu une sacrée évolution.
Au temps des Romains, la majorité des maisons étaient chauffées par un feu de bois ou un feu ouvert. Au 2e siècle av. J.-C., les thermes, d’autres immeubles publics et de grandes maisons privées étaient parfois équipés d’un chauffage par le sol à base de combustion de bois. Les premiers poêles ont été fabriqués au 17e siècle et le premier chauffage central dans une maison a été installé à Londres en 1819. Il a fallu attendre jusqu’aux environs de 1965 pour que le chauffage central devienne un bien commun. La chaleur était d’abord produite par la combustion du bois et du charbon et par la suite, surtout par le fioul ou le gaz naturel. Tous des combustibles fossiles. Mais cette époque est progressivement révolue.
Notre prise de conscience de l’impact négatif de l’homme sur le climat nous amène à être de plus en plus attentifs à un chauffage durable qui limite drastiquement les émissions de CO2, d’autant plus après cet été catastrophique et le dernier rapport de l’ONU sur le changement climatique. Les pompes à chaleur sont alors le choix le plus évident.
En 2017, un Pacte énergétique interfédéral a été conclu dans notre pays dans le but de rendre la Belgique climatiquement neutre d’ici 2050. Une des premières étapes de ce pacte consiste à éliminer progressivement nos systèmes de chauffage à base de combustibles fossiles, en commençant par le mazout. Mais ce n’est pas si simple.
En effet, 35 % des habitations belges sont encore chauffées au mazout. En Wallonie, ce pourcentage est encore plus élevé, notamment 50 %.
En Flandre, 16 % (ou un quart ?) des familles chauffent encore leur habitation avec du mazout. Depuis 2021 déjà, il est interdit d’installer une chaudière au mazout dans une nouvelle construction ou lors d’une rénovation écoénergétique. Un remplacement par une chaudière à mazout ne sera probablement plus autorisé à partir du 1er janvier 2022.
Dans la Région de Bruxelles-Capitale, où 16 % des habitations sont chauffées au mazout, des mesures similaires sont prises pour interdire les chaudières à mazout à partir de juin 2025. Une prime est envisagée pour les consommateurs bruxellois qui souhaitent supprimer leur système au mazout entre 2021 et 2025.
La Wallonie, où la moitié des consommateurs utilisent le mazout comme source de chauffage, n’introduira certainement pas une interdiction avant 2035.
Le chauffage au gaz naturel sera également mis sous pression. Le fournisseur d’énergie Eneco a déjà décidé d’arrêter la fourniture de gaz naturel à partir de 2035.
Le gouvernement insiste de plus en plus pour que les logements soient isolés correctement, non seulement dans les nouvelles constructions, mais aussi dans les rénovations. Cela réduit la puissance de chauffage nécessaire et rend l’investissement dans une pompe à chaleur (plus petite) plus intéressant.
Comme la température extérieure ne change que progressivement, que les besoins en chauffage sont faibles (chauffage basse température, environ 35 °C) et que le bâtiment est bien isolé (ou devrait l’être), une pompe à chaleur aura un profil de consommation électrique assez plat. Pendant le fonctionnement normal (température intérieure constante), on n’observe aucun pic de consommation.
Dans l’état actuel des choses, à partir du 1er juillet 2022, un nouveau tarif d’électricité sera introduit en Flandre, désigné par « capaciteitstarief » (tarif de capacité). Une partie de votre facture ne sera plus calculée sur la base de la quantité d’électricité que vous prélevez du réseau (kWh), mais bien sur la base des pics que vous provoquez (kW). Avec ce tarif, le VREG (Régulateur flamand du marché de l’électricité et du gaz) veut inciter les consommateurs à utiliser le réseau actuel de manière plus efficace, ceux qui provoquent des pics élevés payeront plus que ceux qui répartissent leur consommation. Cela peut être positif pour la pompe à chaleur.
Le compteur numérique est nécessaire pour permettre la mise en œuvre de ce type de tarif. Compte tenu du fonctionnement de la pompe à chaleur, elle bénéficie généralement de la présence du compteur numérique. Les commandes possibles par le compteur numérique de la pompe à chaleur permettent de prévenir les pics de consommation, par exemple en évitant de mettre en marche le sèche-linge, le lave-linge et le four en même temps.
Le consommateur évitera les pics de consommation et répartira sa consommation de manière plus homogène, réduisant ainsi la charge sur le réseau électrique. S’il n’y a pas ou moins de pics, des investissements moins lourds seront nécessaires pour adapter le réseau électrique et les coûts de distribution ne devront pas augmenter inutilement. À long terme, cela devrait avoir un effet positif sur les prix de l’énergie.
Le compteur numérique permet en outre aux fournisseurs de proposer un tarif de l’énergie dynamique. De cette manière, vous pouvez acheter de l’électricité à des tarifs plus avantageux aux moments où beaucoup d’énergie (renouvelable) est disponible. À long terme, cela permettra d’éviter les pics non seulement chez le consommateur, mais aussi sur l’ensemble du réseau.
Le contrôle des installations qui utilisent de l’électricité est très important pour éviter les pics. Le gouvernement en est bien conscient et accorde des primes aux installations qui répondent aux exigences de qualité et sont de préférence contrôlables.
Au fait, il existe encore des primes pour l’isolation et pour la suppression du compteur de nuit unique.
Déjà en 2017, un tax shift vert a été présenté par nos autorités publiques qui prévoyait de prélever plus d’impôts sur les carburants fossiles et moins sur l’électricité, pour rendre l’utilisation de cette dernière plus attirante. Les charges élevées sur l’électricité ont après tout pour conséquence que certaines applications de l’énergie renouvelable, comme les pompes à chaleur, ont encore toujours une trop faible part du marché. Néanmoins, elles sont de loin les plus appropriées pour réduire les émissions de CO2 dues au chauffage. Les gouvernements actuels envisageraient toujours sérieusement ce transfert de charge.
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