Janvier 2016 : A chaque maison sa propre recette de chauffage ?

01 Janvier 2016

L’ATTB, l’Association pour les Techniques Thermiques de Belgique, donne classiquement en début d’année un aperçu des tendances et défis dans le secteur des chaudières traditionnelles, des chaudières hybrides, des pompes à chaleur et des chauffe-eau solaires. Cette année plus que jamais, il faut offrir à chaque maison une solution de chauffage sur mesure, qui combine consommation et émissions de CO2 minimales avec rendement maximal. Une approche éconergétique et différenciée en quelque sorte, utilisant le plus adéquatement possible les techniques de chauffage classiques, en les mélangeant intelligemment avec des énergies renouvelables et des techniques annexes. L’industrie du chauffage belge est prête à relever les défis du futur. Le parc des maisons belges semble toutefois préférer s’accrocher à son bon vieux chauffage qu’adopter la bonne solution énergétique…

2015 : une embellie mais pas encore de véritable percée

Après une année 2014 décevante, la vente des systèmes de chauffage classiques a connu une légère embellie en 2015. Ce léger mieux concernait toutefois surtout les chaudières basse température (principalement au mazout), qui ont affiché un modeste pic, alors que la vente des chaudières à condensation nettement plus éconergétiques a piétiné. Les chaudières à condensation sont des appareils qui récupèrent la chaleur contenue dans la vapeur d’eau et consomment de ce fait nettement moins d’énergie que les appareils classiques. Suite à la suppression de la réduction d’impôt de 40 pour-cent depuis 2012 et au soutien gouvernemental réparti de façon inégale pour les chaudières à condensation, bon nombre de consommateurs ont soit reporté le remplacement nécessaire de leur chaudière, tant par souci écologique qu’économique, soit opté pour une solution moins chère, mais également moins éconergétique. 

Les nouvelles exigences ErP, introduites le 26 septembre 2015, semblent pour l’heure avoir peu d’effet sur les chiffres de vente. Ces exigences stipulent notamment que les nouvelles chaudières au gaz ou au mazout d’une puissance thermique nominale  ≤ à 70 kW doivent atteindre un rendement minimum de 86 % (ce qui correspond à un label B) et font – à quelques exceptions près – de la chaudière à condensation (classe A) le nouveau standard.

Les énergies renouvelables font également du surplace, constate l’ATTB. Contrairement aux affirmations de la presse, les pompes à chaleur n’ont pas connu de véritable percée en 2015 mais seulement une légère croissance au niveau des ventes. La vente des chauffe-eau thermodynamiques a, elle, régressé de 15% et celle des chauffe-eau solaires a également connu une baisse. Ces baisses sont liées à l’augmentation du prix de l’électricité et au prix relativement bon marché des combustibles fossiles, sans oublier la marche en arrière au niveau des subsides en Wallonie. Heureusement, la chaleur solaire score bien dans les nouveaux immeubles à appartements. La part de marché d’autres techniques, telles que la biomasse ou la cogénération, reste limitée. 

Labels énergétiques et mix de chauffage

En Belgique, les chaudières ont en moyenne 20 à 25 ans et ne répondent pas du tout aux avancées techniques  actuelles. Ces centaines de milliers de vieilles chaudières coûtent à l’utilisateur beaucoup d’argent en entretien et réparations. Elles consomment trop et affichent des émissions de CO2 déraisonnables. Si l’on ajoute à cela le fait que de nombreux propriétaires de chaudières vétustes ne respectent pas l’obligation légale d’entretien régulier, on peut certainement dire que l’impact écologique, économique et sociétal négatif de ce parc de chaudières obsolètes ne cesse de croître. En Flandre, les pouvoirs publics et l’industrie tentent de stimuler le taux de remplacement des anciennes chaudières mais le rythme auquel cela se fait reste encore trop lent. Souvent, l’utilisateur n’est pas conscient du fait qu’il est accro à son bon vieux chauffage et il ignore totalement combien il pourrait gagner en passant à des techniques de chauffage modernes.

L’ATTB espère que l’introduction du nouveau label énergétique européen dont sont dotés toutes les chaudières et tous les appareils d’eau chaude commercialisés depuis le 26 septembre 2015 (cela vaut tant pour les installations au gaz, au mazout ou à l’électricité que pour les installations qui fonctionnent (partiellement) à l’énergie renouvelable, comme les pompes à chaleur, les chauffe-eau solaires et la micro-cogénération), et qui fournit au consommateur une information univoque sur la consommation d’énergie et le rejet de CO2 de l’installation achetée, fera évoluer positivement la vente d’appareils éconergétiques. L’ATTB vise en tous cas à renforcer la fiabilité du label énergétique en passant au plus vite à un système de contrôle exercé par une instance indépendante, comme cela se fait aujourd’hui pour les appareils à combustibles fossiles. L’ATTB veille aussi à ce que la communication du secteur sur l’ErP, les labels énergétiques et l’ecodesign soit cohérente.

Théoriquement, les constructions neuves peuvent aujourd’hui être tellement isolées qu’elles ne requièrent plus de chauffage. Toutefois, la construction d’une maison sans chauffage n’est pas recommandée. Le chauffage est également utilisé pour la production d’eau chaude sanitaire. Et durant les mois d’hiver, l’absence de chauffage représenterait un manque de confort conduisant alors à l’acquisition d’appareils individuels ou d’un poêle. Avec la réglementation PEB toujours plus stricte, le prix de l’enveloppe de construction a connu une forte hausse et le volet chauffage représente une quote-part toujours plus importante dans le budget des nouvelles constructions. Le secteur du chauffage insiste sur le fait que le surcoût initial en investissement est largement compensé par le cycle de vie nettement moins cher des techniques de chauffage utilisées. L’ATTB fait la promotion de techniques basées sur des énergies renouvelables mais n’exclut certainement pas les combustibles fossiles tels que le gaz et le mazout. Même d’ici 2050, l’éviction coûte que coûte des combustibles fossiles n’est pas la solution. Les combustibles fossiles seront encore nécessaires pendant un bon bout de temps. Il convient de les utiliser au mieux, ce qui est possible avec les techniques de chauffage traditionnelles. Ce qui compte surtout, c'est de choisir la technique ou combinaison de techniques la plus adéquate pour chaque cas distinct, précise l’ATTB.

Activer et différencier

Les possibilités des techniques de chauffage modernes sont terriblement sous-estimées, conclut l’ATTB. Pourtant, elles stimulent l’économie et rencontrent les objectifs climatiques au niveau macro tandis qu’au niveau micro, elles garantissent au maître d’ouvrage, année après année, un meilleur confort et une facture énergétique plus basse. Le principal message véhiculé par l’ATTB est donc de ne pas attendre plus longtemps pour économiser et réduire ses rejets de CO2 et de passer aux techniques de chauffage modernes. 

Il n’existe pas une solution de chauffage unique, poursuit l’ATTB. La rénovation exige d’autres techniques que les nouvelles constructions. En outre, nous constatons un glissement du type de maisons : des maisons quatre façades vers les appartements. Et il est fort probable que d’autres modèles économiques voient le jour dans le domaine du chauffage : des réseaux de chaleur au niveau local par exemple, ou des formules selon lesquelles le particulier n’achète pas un nombre de kWh mais une quantité de chaleur à son fournisseur d’énergie.

Quels que soient les défis du futur, l’industrie du chauffage belge est prête à les relever et peut aujourd’hui déjà prescrire la solution de chauffage idéale pour chaque maison. Aux Belges maintenant d’adopter cette solution…

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